Voie Lycienne
Se balader le long de la côte entre Fethiye et Antalaya permet de parcourir certains petits coins de paradis, malheureusement émaillés de quelques points noirs (Oludeniz par ex). Pour un Provençale d’adoption comme moi, le paysage au départ de Faralya ressemble à notre garrigue avec ses pins et ses genévriers. L’eau d’un bleu vert turquoise est magnifique et (presque) aussi belle que celle des Calanques… je plaisante, le coin est encore plus paradisiaque par endroit…par endroit seulement, hélas. Si je n’ai pas eu le temps de tout faire, la partie que j’ai pu découvrir m’a plu. De plus, certaines personnes rencontrées sur le trajet ont été particulièrement sympa à mon égard.
Petit point technique avant de commencer, tous les renseignements utiles se trouvent dans deux applications : maps.me et Trail Smart. Toutes deux sont gratuites et s’utilisent hors connexion.
Depuis Faralya donc, je n’ai presque pas croisé un chat sauf une randonneuse, française, peu avant une pinède terrassée, probablement pour y bâtir un hôtel… il est midi passé et il fait bien chaud déjà quand j’arrive à une source. L’eau est détournée par l’étrange présence d’un flexible en plastique que je « débranche » pour avitailler. Je continue ma route, qui suit le tuyau, pour tomber, une fois n’est pas coutume, sur ce qui me semble être une construction avec piscine à but probablement touristique. Je salue les ouvriers qui prennent une pause sous le cagnard.
Mon chemin me conduit jusqu’à une petite plage sans grande prétention : quelques déchets ornent les galets, mais par la chaleur de l’après-midi, la baignade y est appréciable (et appréciée). Je me retrouve entre deux femmes, une en burkini, l’autre en bikini à ma gauche et une en monokini a ma droite, qui alterne entre le transat de son hôtel et la mer. Bel exemple de la diversité des mœurs !
En remontant pour casser la croute, mon regard tombe sur un groupe de trois, un jeune dandy turc et deux quadras un peu bedonnant, dont la présence ne colle pas avec le décor.
Je poursuis ma route jusqu’à une très jolie crique, pourvue d’un escalier en béton, en contre bas de quelques bungalows « ecolodge » en construction. Les trois hommes croisés précédemment sont sur mes talons (enfin eux sont venus en voiture). Les deux plus âgés sont germanophones (et allemands je pense). Le troisième larron est leur traducteur en turc. Les germains m’expliquent qu’il y avait là, il y a quelques années un gros hôtel de luxe, qui a fermé. L’endroit a été quasi complètement nettoyé à l’exception des marches et de quelques fers a béton qui dépassent ça et là.
Le sentier se dandine entre la montagne et la mer, entre les pins et l’eau turquoise, là encore, pas un chat… jusqu’à Kabac. La vue surplombant la calanque me fait croire à un petit paradis. Tout s’efface en descendant et en constatant la présence de la pollution jaune. La plage autrefois lieu de villégiature hippie n’est plus. Dommage.
Après une nuit sous la tente, je pars pour Alinca. Mais il faut monter pas loin de 1000 m d+ à flanc de montagne avant. Je croise et recroise deux turcs lors de cette jolie montée. Nous sympathisons, surtout avec Omer, le plus anglophone des deux. Le détour par la « cascade » ne vaut pas une lire. Après l’ascension, ils m’invitent à déjeuner sans que je n’ai mot a dire 🙂 Alinca surplombe la mer et la vue est vraiment belle. Seule une nappe jaune entache cette idylle. Je repars avec mes deux comparses après mon premier gozleme, pour une descente vertigineuse (au sens propre) et franchement casse gueule.
Les deux amis filent vers Paradise beach qui me semble alors bien attirante. Cependant mon chemin bifurque vers la route, en vue de revenir a Fethiye. Je suis pris en stop par un vieille homme fort sympathique à bord de sa Renault 12 break ! Déjà bien content du transport, nous traversons la campagne qui est tout simplement magnifique. Oliviers et pins jalonnent des champs en pleine moisson ; quelques petits villages typiques vivent ici tranquillement au rythme des saisons, sans tumulte touristique… enfin pour le moment. Car la route vers ces plages encore inaccessibles se construit inexorablement.