Denizli

Denizli, Pamukkale et Ephèse

Nous partons de Konya pour Denizli, grande ville à quelques dizaines de kilomètres de Pamukkale. Clairement, les touristes ne prennent pas le temps de visiter cette ville moderne, dont l’attrait ne se situe pas dans les monuments mais dans l’hospitalité de ses habitants.

Nous commençons par la visite du site de Pamukkale et arrivons pour l’ouverture de l’entrée côté village. Mais nous ne sommes pas les premiers. Toutefois le site est encore tranquille. Les travertins s’offrent à nous pendant quelques minutes avant l’invasion… Sauf que (mauvaise) surprise, nous constatons qu’il n’y a pas une goutte d’eau dans les plus beaux travertins. Cela est dû au nettoyage pour éliminer des algues qui s’accumulent dans les piscines.

Un peu déçu, nous en arrivons donc rapidement à la visite des ruines de Hiérapolis, dont l’amphithéâtre (romain) est la pièce maîtresse. Comme il faut marcher, cela a le mérite d’en décourager certains. La matinée se termine et le mercure grimpe. Nous terminons notre visite des vestiges avant de redescendre vers le village.

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On était prévenu mais quand même. Sous nos yeux, la maladie des réseaux sociaux s’abat sur les gens comme la vérole sur le bas clergé : Un bon nombre de touristes rivalisent de stupidité en prenant des poses plus ou moins suggestives quand d’autres portent des tenues pour le moins particulières.

Après avoir « profité » de ce spectacle, il est grand temps pour nous de rentrer sur Denizli…

Si les turcs sont accueillants, vraiment, les habitants de Denizli ont un truc en plus. Lorsque nous revenons de Pamukkale, un automobiliste accompagné de sa femme nous propose spontanément de nous remonter depuis la gare de bus jusqu’en centre ville, juste pour le plaisir de bavarder avec nous. Là on se dit que c’est quand même cool…

Le soir, en chasse de notre nourriture quotidienne, nous tombons sur un petit troquet, dont la terrasse est abritée par un vieille arbre. Les locaux fument la chicha ou boivent un çay en refaisant le monde (ce sont là trois passions turques : fumer, boire des litres de thé et bavarder).

Bref, à peine installés, nous sommes invités à la table voisine par trois messieurs. L’un d’eux, Davut, parle un anglais impeccable ce qui facilite nos échanges. La conversation est à bâton rompu sous l’oreille attentive du patriarche, surnommé le « Président », qui nous pose des questions ou nous retourne des réponses bien senties.

La faim se fait sentir, quand Davut, après avoir réglé les consommations, nous expliquent que nous sommes invités à diner : Trop dur la vie !

Nous voila dans le restaurant de pidé où nos trois compères sont comme à la maison. Les pidé se succèdent, nous testons la limonade traditionnelle de la ville et là encore, pas moyen de mettre la main à la poche. C’est qu’ils ne plaisantent pas avec le mot « invitation » les turcs !!

Pour digérer, quoi de mieux que de reprendre quelques çay tous ensemble et de continuer nos discussions sous le vieil arbre …

Le lendemain, c’est par le rail que nous parvenons à Éphèse. Souvent délaissé au profit du bus, le train est un moyen peu coûteux et efficace de se déplacer en Turquie. Sur les conseils de Davut, nous laissons nos bagages à l’otogar et direction la cité sous un soleil brulant.

C’est encore un voyage dans le temps, un aller retour pour l’Antiquité. Nous dépassons la voie Arcadienne et le théâtre vers l’impressionnante Agora commerciale (ou Agora basse). Il faut prendre le temps de faire le tour de cette grande place carrée et se laisser transporter à travers les siècles avant de passer sous la porte de Mazaeus et Mithridate qui mène devant la bibliothèque de Celsus. Derrière sa façade monumentale de 16 m de haut par 10 de large était conservée 12.000 rouleaux de parchemins, ce qui en faisait la 3e plus grande bibliothèque de l’époque.

Un petit détour par les latrines offre une jolie vue sur la façade :

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C’est ensuite une route, pavée de dalles de marbre qui ont traversé les siècles, qui permet de remonter vers la haute Agora et le reste de la ville.

Notre train pour Izmir, dernière étape de notre périple nous attend…