Vespasienne

Partout où nécessité fait loi

Lorsqu’on voyage autour du monde, à moins d’être véhiculé, on passe pas mal de temps dans les gares, aéroports, trains, bus, avions, taxis, marshroutka et autres tuk-tuk. À la fin ça fait long ! Nous n’avons pas tenu le décompte des heures passées à tuer le temps ou à « niker des heures », comme on dit vulgairement.

Mais il y a un autre endroit que nous fréquentons tous et dans lequel on passe un temps plus ou moins long, parfois propice à l’évasion ou à la lecture… Vous avez deviner ?

Et oui, des plus propres aux plus dégueulasses, des plus luxueux aux plus simples, des plus isolés à ceux où toute intimité est impossible, pour une petite ou une grosse affaire, nous allons parler du lieu d’aisance ou autres baños, toilettes, toilets, chiottes, τουαλέτα, commodités, туалет, latrines, etc…

Sachant que certains lecteurs sont, du moins intéressés, sinon friands, de ce genre d’anecdotes, je vous propose un petit florilège illustré de nos aventures au petit coin. Alors asseyez vous (où vous voulez) et … bonne lecture !

WC de l'ISS
WC japonais (photo PVF)

Il faut d’abord parler des pires endroits : là où on ne va pas par choix et où on ne reste pas plus longtemps que nécessaire. Un des plus immonde se trouve probablement en Inde, quelque part au Rajasthan. C’est votre fidèle serviteur qui a dû affronter cet endroit parmi les moins hygiénique de tous : des toilettes probablement jamais nettoyés depuis la construction ; même les mouches trouvaient l’endroit dégoûtant. Autant vous dire que je ne me suis pas attardé pour prendre des photos !

La seconde place peut revenir aux latrines de la gare de marshroutka prés du bazar de Osh (au Kirghizistan). Un endroit sans chichi, avec un trou encadré de deux demi-cloisons (sans porte). C’était supposé être nettoyé (car payant). Pourtant le préposé à l’entretien préférait laisser exposer, dans certaines des alcôves, les œuvres d’artistes éphémères venus ici faire la démonstration de leurs talents (et qui ne connaissaient pas la chasse d’eau).

Âme sensible, s'abstenir

Faire ses besoins dans le train en Inde, en particulier pour les dames, peut s’avérer plus compliqué que l’on ne pense. Si les voitures disposent de deux types de toilettes (« occidental » et « Indian Style »), ce n’est pas la propreté qui pose problème, mais le fait que le train bouge beaucoup. Aussi il faut avoir un bon équilibre pour éviter que des parties du corps n’entrent en contact avec une surface environnante quelconque : c’est un peu comme si vous faisiez du snowboard sur une medecine ball…

Il y a aussi les toilettes « à la chinoise » que l’on a rencontré au Kirghizistan ou au Myanmar : là, aucune intimité. Il n’y a souvent pas de porte ; on trouve au mieux une demi-cloison séparatrice.

L’endroit dispose d’une rigole commune dans laquelle coule un filet d’eau ou d’un (petit) trou ; cela nécessite parfois de savoir bien viser et pas seulement pour faire pipi ->

Bizarrement, personne ne vient avec son journal, son bouquin ou son téléphone portable ; allez savoir pourquoi !

Après ces quelques endroits où il ne fait pas vraiment bon s’appesantir sur sa tache, il me faut vous parler des « best spot to poop » ou les meilleurs endroits pour « téléphoner au Pape ». Alors à l’instar des blogs éco-friendly bobo-vegan bouffeur de graines, voici notre TOP 10 (svp prononcez « ten », pas « diss », ça fait plus « in »).

Bien entendu, il s’agit ici d’un avis personnel. Comme le disait si bien l’inspecteur Harry : « Les avis, c’est comme les trous du cul, tout le monde en a un« … Pour nous donc, il s’agit d’un endroit combinant un minimum de propreté, de confort, de tranquillité et si possible avec une vue sympa !

Compte tenu de ces exigences, un de nos best spot se trouve au Kirghizistan, sur les bords du lac Son Kul, à plus de 3.000 mètres d’altitude : Ici, personne pour vous faire chier ! Avec une vue splendide sur les montagnes, on en oublierait presque les quelques mouches qui viennent parfois vous tenir compagnie.

Evocation d'un choix cornélien

Vous le savez sans doute, il y a des « journées mondiales » de tout et surtout n’importe quoi… Vous connaissez par exemple la journée de la femme (en fait des droits de la femme) ; et bien le 19 novembre est la journée mondiale des toilettes (oui ça existe !).

Cette date permet de sensibiliser sur le fait que 673 millions de personnes dans le monde défèquent en plein air … S’il s’agit souvent d’une contrainte, cela peut aussi être parfois une chance d’éviter un endroit disons sur-fréquenté !

Mon préféré : Camping proche du Fitz Roy (Argentine)

Il y a enfin ces lieux isolés qui nous permettent de prendre le temps (ou pas) de faire ce que l’on doit y faire. Ce temps peut être mis à profit pour un peu d’introspection personnelle par exemple …

WC et refuge du mont Taranaki (Nouvelle Zélande)

L’inconvénient intrinsèque à l’isolement se rencontre lorsque l’on doit s’y rendre par conditions météorologiques défavorables ou au milieu de la nuit …

Allez, salut !

Parc Tagua Tagua (Chili)

Fin de tour du monde mais pas la fin du monde

Fin de tour du monde mais pas la fin du monde

Nous avons décidé de revenir de notre grand voyage. Nous nous sommes isolés pour cette décision un peu compliquée à prendre et on s’excuse de n’avoir rien dit à nos proches. On devait déjà gérer notre situation et ses multiples rebondissements !

Prends la clé, vite sors !

Les frontières ont fermé les unes après les autres en Amérique du Sud dans un délai très restreint. Perdus dans l’Atacama, nous prenions doucement la mesure de la pandémie de Corona dans le monde tout en envisageant sereinement un passage de frontière en Bolivie sous 2 jours. Mais pourquoi faire ? puisque tout fermait en cascades, même les endroits les plus isolés.

Hélas, le confinement avec un lama dans l’altiplano devenait impossible ! Rapidement, nous avons écarté cette hypothèse pour rester dans un pays que l’on connaissait, bien desservi par les transports, pourvu d’hôpitaux et d’un aéroport international.

C’est après une étude mondiale (rien que ça !) des délais de confinement et restrictions, des courbes épidémiologiques des pays, notre ratio dépenses/confinement à l’étranger, nos intuitions et nos émotions, on s’est rendu à l’évidence, ça ne servait à rien de rester. Nous pourrions au mieux reprendre le voyage que d’ici fin mai et encore. Le rendez-vous avec des amis au Pérou mi-avril ne pourra pas être honoré. C’est cuit…

Les billets sont achetés pour rentrer en France. On se pose à Santiago et on reçoit l’annulation 3 jours avant le départ. Rien d’étonnant. L’ambassade nous prévient que les vols internationaux seront suspendus à partir du 1er avril 2020 et que Air France va opérer quelques vols, mais… Mais les prix des billets explosent sur internet. Nos compétences de passe partout n’ont pas suffi et on est un peu à court de chance. Il nous faut de l’aide et des informations précises ; une seule solution appeler les amis qui travaillent chez AF !

Appel à un ami

Après quelques échanges, c’est le branle-bas chez les copains. Probablement influencé par la nouvelle légende de l’évasion, Carlos Ghosn, un des amis décide de se porter volontaire pour effectuer un vol de rapatriement. Son but est de réaliser notre exfiltration ; nom de code opération « Charlots’ gone ».

Franchement, on ne pouvait pas rêver mieux comme fin de voyage : être ramené par un ami. Cela fait un souvenir inoubliable en plus. On ne remerciera jamais assez notre copain pour cela.

La suite de notre voyage ?

On ne sait pas de quoi demain sera fait, où seront posés nos sacs puis nos cartons. Si on aura un chien, un chat, un lama, une cabane dans les bois !

Ce qu’on peut aujourd’hui vous dire :

  • nous avons réalisé notre rêve et si c’était à refaire, on n’hésiterait pas une seule seconde.
  • on rêve déjà d’un deuxième ! Un jour…sous un autre format peut être avec un véhicule.
  • on souhaite retourner voir plein d’amis aux quatre coins du monde.
  • les bénéfices sur la silhouette des 10 mois de voyage vont s’envoler en un mois de confinement où nous allons pouvoir retrouver une des meilleurs gastronomies du monde !
  • si peu le confinement terminé, on attaquera des apéros en masse avec amis, famille et nouveaux amis de tour du monde ! Et il y a plein de petits nouveaux que nous serons ravis de rencontrer.

Confinement oblige : on ne verra pas un chat !

Vu ce qui nous attend en France, nous allons avoir le temps de rattraper une partie de notre retard de publication ; comme vous pouvez le constater ! Il y a un « léger » décalage spatio-temporel d’écriture. On espère que cela vous divertira quelque peu pour les temps à venir !

De même, si vous avez reçu une carte postale d’un pays, postée depuis un autre pays, 3 mois plus tard, c’est parfaitement normal ! Qui a dit qu’on allait changer pendant ce tour du monde : En retard un jour, en retard toujours !

En espérant pouvoir venir trinquer avec vous d’ici peu, on vous embrasse… (ou pas) !