Le plus jeune de ces hommes est Ilias ; nous parlons à bâton rompus de politique, de liberté et d’amour en passant du blanc au rosé (voir les deux mélangés !). Tout cela se passe sous l’oeil, un peu inquisiteur au début, du plus vieux, surnommé Gandalf, en raison de ses cheveux blancs. Il me prend à partie et m’explique qu’il « n’aime pas beaucoup les français » car il les trouve fermés aux autres et surtout car ils ne font pas l’effort de parler l’anglais. Je m’applique alors à redorer le blason de la maison France dans mon plus bel anglais. Il me demande ensuite si je me sens plus français ou européen… je lui rétorque que je me considère comme faisant partie du peuple européen, du peuple français, que je suis également un parigot (intra-muros !) et avec des origines algériennes. Ça lui en bouche un coin et cela me permet, je crois, de gagner un peu sa confiance. J’enchaîne en le questionnant sur l’écusson de son pull, que je pense militaire : un requin sous une ancre, surmontée d’un parachute. La réponse tombe, c’est un ancien du DYK (ou ΔΥK), bref, un commando marine. Je comprends un peu mieux pourquoi il avait eu du mal à communiquer dans son environnement professionnel avec des français, en langue anglaise 😉