Calcutta

... A Calcutta au Bengale occidentale

Nous reprenons le train et passons à nouveau par Delhi pour nous diriger vers Agra et le mausolée du Taj Mahal. Cette fastueuse tombe de marbre blanc a été construite par un empereur Moghol pour sa favorite. Je vous laisse lire la page wikipedia qui détaille, mieux que moi, la construction et l’histoire de ce monument.

Quand on pense au « Taj », on oublie trop souvent les autres bâtiments et les jardins qui méritent au moins autant d’attention lors de la visite. Je n’en dirai pas autant de la visite de l’intérieur du mausolée (mais ce n’est que mon avis). En revanche, si vous avez un peu de temps, vous pouvez vous rendre sur l’autre rive pour admirer la face arrière du Taj Mahal.

La sécurité à l’entrée est un peu tatillonne (pas de livre par exemple ; renseignez vous à l’avance) et il peut y avoir du monde. L’espace est assez grand pour tous le monde (surtout si vous vous baladez dans les jardins) mais bien entendu, la plus belle perspective se mérite !

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Nous poursuivons avec Varanasi aka Benares. Sa fondation par Shiva (une des principales divités) en fait une ville sacrée pour les hindous. Pour eux, mourir à Varanasi permet d’atteindre « moksha », c’est à dire, la sortie du cycle des réincarnations ou si vous préférez, le salut. Il est aussi important de se « purifier » dans le Gange.

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Malheuresement, nous sommes en aout, période de mousson. Premièrement, le Gange est en crue et donc les ghats (quais) ne sont pas accessibles. Deuxièmement, la chaleur est rendue insupportable à cause du taux d’humidité : on est en nage !

Mais pour « bien faire », il faut être incinérer après son décès et que les cendres soient ensuite remises au Gange. Normalement (en dehors des crues), les défunts sont brûlés sur les ghats ; mais il existe aussi un crematorium « à ciel ouvert » que j’ai pu visiter grace à un photographe indien rencontré lors de l’une de mes périgrinations dans les ruelles de Varanasi. Cet bel âme me guidera une bonne partie de l’après-midi et jusqu’en fin de soirée ; il mettra un point d’honneur à me faire ramener par un ami à lui !

Autour du crématorium, les ruelles, déjà pas bien grandes, sont bondées de tas de bois ; on en entasse jusque dans des maisons transformées en entrepots. Puis on s’approche de l’épicentre de toute l’agitation ambiante.

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La vue et l’odeur sont mises à rude épreuve, mais cela fait partie de la vie normale pour un hindou et je suis très privilégié d’être là. Devant moi, un homme s’assure que toutes les parties d’un corps restent bien dans le bucher à l’aide d’un bâton. J’apprends par mon « guide » que la couleur du linceul dans lequel se trouve le défunt à un sens : les femmes sont enveloppées de rouge ou de orange si elles sont vieilles ; les hommes sont dans un linceul blanc ou couleur or s’ils sont vieux.

L’expérience de Varanasi ne s’arrête pas là. En repassant devant les entrepots de bois, après quelques ruelles, dont certaines particulièrement crasseuses (genre t’es heureux d’être en pompes de rando !), nous atterrissons devant une colonne de vieux hommes, assis dans une ruelle couverte. Ils se purifient dans le Gange chaque matin et attendent la mort, en vivant de charité.

La charité c’est bien ce qui caractérise Sainte Teresa de Calcutta : elle fonde la congrégation des soeurs missionnaires de la charité en 1950, dans cette ville qui fût la capitale des Indes Britanniques jusqu’en 1911. Je ne vous étale pas ici les états de service de Mère Teresa, mais elle n’a pas volé sa canonisation !

Sur notre chemin, on aperçoit, ici ou là, au détour d’une avenue, un vestige du Raj durement frappé par le temps et les moussons. Mais avec le peu de temps que nous avions à Kolkata, nous n’avons pas vu grand chose. Toutefois, on a apprécié le temps passé dans la chapelle de la maison-mère des missionnaires de la charité à Calcutta.

Ce que nous avons vu en revanche, c’est les conditions de vies d’une partie des habitants des la ville : le dénuement total. Même après quelques temps passé en Inde, Calcutta nous a mis une petite claque coté pauvreté. Nous ne sommes pas fâchés de partir pour le Myanmar.

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